Avis : Shiver (Mercy Falls 1) de Maggie Stiefvater
Synopsis : Grace, 17 ans, vit dans une petite ville du Minnesota, aux abords d’une forêt. A 11 ans, elle s’est fait attaquée par une horde de loups mais a survécu malgré les morsures, sauvée par un des loups de la meute. Les années ont passé, et un lien étrange s’est créé entre la jeune fille et ce loup, souvent présent autour de la maison, comme pour veiller sur elle. Lorsque Jack, un élève de son lycée, est retrouvé mort suite à une attaque identique à celle de Grace, la ville lance des chasseurs à travers la forêt. La plupart des loups parviennent à échapper aux balles, mais pas celui de Grace. Grace trouve alors devant chez elle un jeune homme blessé au regard étrangement familier…
Avis : Sans que je m’en rende vraiment compte, Stephenie Meyer et sa saga Twilight ont vraiment eu une mauvaise influence sur ma perception de la littérature « Jeunes Adultes ». Au final, vu les résumés, tout le monde était à mettre dans le même panier des histoires innocentes mâtinées de fantastique qui me passent loin au-dessus de la tête en tant qu’adulte. Jusqu’à ce que je lise Tweet Heart d’Elizabeth Rudnick et que je révise un peu mon jugement sur ce type d’ouvrages. Pleine d’espoir, j’ai donc commandé Shiver, l’histoire me paraissant prometteuse et la sublime couverture anglaise me collant littéralement à la rétine. Sauf que… comme le dit le proverbe, il ne faut pas juger un livre à sa couverture. Proverbe qui s’applique malheureusement terriblement bien à Shiver. Je pensais vraiment lire quelque chose de différent, de surprenant et de prenant et j’ai rapidement déchanté. A part le ton mélancolique des sanglots longs des violons de l’automne qui berce pendant les 100 premières pages, l’histoire est lente, emplie de banalités au point qu’on a l’impression que rien ne se passe et que le temps s’étire à l’infini. Par le biais du ping-pong entre les deux protagonistes qui se partagent la narration de l’histoire, on pourrait finir par s’attacher vraiment à eux mais quelque chose m’a toujours semblé sonner faux dans les parties de Sam, comme si on percevait parfaitement qu’une femme était à l’écriture derrière. D’ailleurs les 2 voix ne m’ont pas paru assez différentes à « l’oreille » et il m’était parfois difficile de savoir qui parlait au point de devoir regarder le début du chapitre et de me rendre compte qu’il s’agissait systématiquement de Sam.
Il y a encore tant de points auxquels je n’ai pas accroché dans ce livre. L’aspect poétique et la romance entre les deux adolescents notamment. Encore une fois, je suis hermétique à 99% à la poésie, il n’y avait donc aucune chance que je trouve touchant de citer Rilke à tour de bras, que ses mots résonnent avec l’histoire ou non. Rien que le fait d’imaginer que des mots allemands puissent avoir une quelconque musicalité me dépasse plus que tout. Quant à l’histoire d’amour, elle est certes mignonne mais m’a difficilement sortie de mon apathie. Je ne me suis retrouvée en rien dans les personnages et pourtant j’ai été adolescente un jour dans ma vie. Lui ne m’évoque rien du tout, il m’ennuie avec ses chansons. Elle et moi n’avons rien en commun (sauf peut-être un attrait certain pour les livres). Niveau d’identification zéro et malheureusement sans un minimum d’identification, j’ai du mal à rentrer dans un livre s’il n’y a pas, à côté, quelque chose de vraiment captivant pour me distraire (et non, la confection d’une quiche est loin d’être passionnante). Ici, j’ai surtout remarqué qu’encore une fois les parents étaient généralement absents, limite immatures et irresponsables et que les enfants grandissaient finalement bien mieux sans eux. Preuve que j’ai grandi aussi, ça ne me fait pas rêver de liberté, ça m’inquiète. J’ai par contre trouvé intéressante cette froideur et cette dureté qui transpirent par moment. On tue des loups, des chiens. C’est la loi du plus fort et rien ne nous est épargné. C’est assez étrange de voir que l’auteur a osé aller aussi loin. C’est comme si ces pointes de cruauté apparaissaient soudain sur la page pour nous ramener à la réalité. Plutôt Agréable aussi de constater qu’on a à faire à des ados normaux, qui à 17-18 ans ne pensent qu’à une chose et le font plutôt que de prêcher une quelconque abstinence pendant des lustres. Au moins personne n’est dupe et c’est tant mieux. Quelques points positifs dans 400 pages d’ennui, ça aurait pu être bien pire. Je dois aussi admettre que finalement les 80 dernières pages étaient plutôt digestes et que le tout dernier chapitre est étonnement satisfaisant en regard du reste. Mais je suis déjà condamnée à lire Linger puisqu’il a été commandé en même temps (c’est dire si j’avais espoir) mais j’avoue ne pas en attendre grand chose et je me retrouve à nouveau à hésiter devant le rayon jeunesse.
Note :
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Préambule
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un certain nombre de posts sont actuellement hors ligne. Ce blog a plus de 20 ans maintenant et, au fil du temps, des liens se sont cassés, des images hébergées ailleurs ont disparu, le grand Internet a bougé, ma vie aussi, et en plus, je suis devenue correctrice entretemps. C'est dire si, aujourd'hui, ce blog a besoin d'un grand nettoyage de printemps.
Même si je ne poste plus autant qu'avant, c'est un lieu précieux pour moi.
En septembre 2024, j'ai refait la déco. Viendra ensuite la mise à jour du contenu. Un travail long et fastidieux puisque j'ai accumulé près de 2800 posts. Je donnerai la priorité aux avis, puis le reste suivra petit à petit.
Bonne visite !
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Tu es un peu rude je trouve mais je comprends ton point de vue. Cela reste du classique Young Adult. Sans surprises. Celle lecture devrait toutefois ravir les amateurs du genre.
Au pire, si l’hiver est très froid…