Avis : Ardeur – 14 writers on the Anita Blake, vampire hunter series ~ Part 2
Première partie ici.
Bon Rapports de Marella Sands
Grâce à une amie de son groupe d’écriture, on arrive enfin à la partie chaude promise par le titre du recueil, avec l’évocation d’un souvenir commun où Laurell avait juré qu’il n’y aurait jamais de sexe décrit dans ses livres. Oh fan ! Esclaffe-toi un bon coup !
C’est aussi l’occasion de revenir sur la faiblesse du vocabulaire anglais quand il s’agit de décrire l’acte en question. Sands s’amuse (et nous amuse énormément) en remontant un peu dans l’histoire de la métaphore en invoquant Polidori et Bram Stoker puis en s’essayant à faire le tour du vocabulaire existant mais souvent bien peu sexy. Tout ça pour conclure que Laurell sait jouer avec les mots pour rendre les scènes aussi bien fascinantes que terriblement érotiques. Chose que l’on savait déjà 😉
Mom! There’s Something Dead Sucking on My Neck! de Cathy Clamp
Où il est question de l’humour dans Anita et de mauvaise haleine, le tout raconté avec pas mal d’humour mais aussi une facheuse tendance à s’éloigner du sujet d’origine. Les grandes considérations sur l’alimentation et l’esthétique chez les vampires ne sont pas vraiment raccord et c’est bien dommage. Ça aurait pu être un essai très drôle mais au final il s’effondre assez rapidement. L’auteur ne sachant pas vraiment où elle va dans son raisonnement et avançant de fil en aiguille vers un but indéfini.
Open mouth, bare fangs. Geez, now she’s wrinkling her nose and pulling away! I knew I should have stolen the Certs out of that last guy’s pocket. Ignore your nose. It’s just the scent of your own desire.
The Other Side of the Street de Alasdair Stuart
Adieu sexe et humour, ici il est question de l’horreur et de toutes les monstruosités sorties de l’esprit de LKH ou plutôt comment la réalité s’invite dans son univers et comment Anita s’y retrouve confrontée, les sensations étant exacerbées parce que, nous dit-on, Anita est une femme. Ce qui est plaisant c’est que cet essai transpire le vrai fan, celui qui a su s’attacher aux détails pour avoir une lecture assez différente des autres. Il décrit comment et pourquoi Anita finit par percevoir le monde en gris, comment elle fait pour naviguer entre monde « normal » et surnaturel où les monstres ne sont justement pas les monstres et où le monstre qui donne le plus la chair de poule est un homme (Olaf en l’occurrence). En plus de cela, il nous gratifie au passage d’une jolie description de Jean-Claude :
He’s a curious figure, one part Machiavellian politician and one part tragic antihero, and it’s only as the novels go on that we begin to learn why he is the way he is.
L’un des meilleurs essais du livre, sans aucun doute.
The Domestication of a Vampire Executioner de Natasha Fondren
S’il y a bien une chose qui est sûre, c’est qu’Anita n’est pas une femme comme les autres et même si elle en rêve au début, elle tire assez rapidement une croix sur la jolie barrière blanche, le chien et le mari normal. Pourtant comme son titre l’indique, cet essai est sur la vie domestique d’Anita et comment elle y arrive, car oui elle finit par en avoir une même si elle n’est pas celle à laquelle elle aspirait au départ ; qu’elle en soit consciente ou pas. Des mots même de Laurell dans l’introduction, c’est l’aspect qu’elle n’avait pas du tout prémédité et qui pourtant, une fois exposé comme ça, lui parait évidente et révélatrice sur son héroïne et surtout sur elle-même. N’est ce pas ironique que l’être le plus faible et le plus soumis de tout soit souvent celui qui la sauve de situations bien délicates ? Voir la liste de ces moments énumérés rend la chose très évidente aussi en effet.
Ardeur’s Purpose de Devon Ellington
Au moins avec un titre d’essai aussi clair, on sait tout de suite de quoi ça va parler. Un sujet longtemps rebattu depuis la sortie de Narcissus in Chains, pourtant l’auteur arrive à faire une synthèse très juste de ce que ça a apporté ou enlevé à Anita.
Guilty Pleasures ends with the words: “I know who and what I am. I am the Executioner, and I don’t date vampires. I kill them.” Yet by the ffteenth book, The Harlequin, Anita’s become someone who’ll say: “I’ll compromise; I’ll bend” to make someone she loves happy, in spite of her fear that, in bending, she just might break.
Ça a même le mérite de mettre en avant des subtilités comme le fait que, malgré tout, Anita serait probablement bien malheureuse si elle était privée ce pouvoir du jour au lendemain.
“I’d learned that the ardeur could be about friend-ship and not just romance. . . . It was about that feeling of belonging, of being home.”
La réflexion sur les raisons qui poussent Anita à évoluer au fil de l’histoire ne s’arrête pas là et inclut ses relations avec les autres personnages et comment ils finissent pas l’influencer et la faire changer et c’est très bien vu. En passant, ça n’est pas non plus tous les jours qu’on lit quelqu’un dire autant de bien de « Micah ».
Trying the System de Melissa L. Tatum
Premier essai à ne pas être écrit pas un auteur mais par une juriste qui s’intéresse forcement au système judiciaire en place dans les Anita tout en le comparant à ce qui existe en vrai à l’heure actuelle. Ou comment les vampires (et autres créatures fantastiques des Anita même si ça n’est pas clairement abordé) n’ont absolument pas droit au même traitement que le commun des mortels. Preuves à l’appui. Saisissant.
“The law isn’t about justice . . . it’s about the law.”
Et il faut voir ce qu’elle dit la loi quand il s’agit des vampires…
Are the Fangs Real? de Mikhail Lyubansky, Ph.D.
Voilà venir l’éternelle analogie entre les vampires et les minorités raciales. A la manière de Lamplighter, Lyubansky semble avoir du mal à se restreindre au sujet imposé et part tout de suite dans une historique de l’analogie en remontant à Dracula et en passant par « I Am Legend » pour finalement en arriver à Anita. Une approche et une interprétation un peu réductive qui en laissera sans doute plus d’un très septique par moment dans le cas précis de la série. Certaines comparaisons sont en effet justifiées mais d’autres… n’ont jamais effleuré l’esprit de LKH au moment de l’écriture, comme elle le souligne elle-même dans l’introduction.
Death Becomes Her de Sharon Ashwood
Laurell qui parle de son enfance au côté de sa grand-mère morbide, on en avait eu vent sur son blog mais jamais autant en détails et surtout abordée avec une certaine lucidité sur la façon dont cela a influencé les premières heures d’Anita. Cette anecdote servant à introduire le chapitre sur la nécromancie de l’héroïne et qui décortique la relation qu’Anita entretient avec la/les mort(s) depuis sa plus tendre enfance et comment cela a formé l’éthique de l’Anita du début puis a évolué par la suite. Ceci expliquant pourquoi Richard n’avait aucune chance face à Jean-Claude 😀
« I felt his stillness, a depth of quiet that nothing living could touch, like a still pool of water hidden away in the dark. In one crystalline moment, I realized that, for me, this was part of the attraction: I wanted to plunge my hands into his stillness, into that quiet place of death. I wanted to embrace it, confront it, conquer it. I wanted to fll him up with a burning wash of life, and I knew in that moment that I could do it, but only at the price of drinking in some of that still, dark water. (The Killing Dance)«
Le petit clin d’œil à Edward (La Mort) est cocasse il faut avouer. Sans parler de ce passage sur Belle-Morte, la némésis par définition.
Is Anita a potential mini-Morte?
Death’s Got Your Back de Vera Nazarian
Encore un essai sur les relations qu’Anita entretient avec son entourage mais cette fois ce sont Edward, Olaf et les ennemies parfois alliées, Belle-Morte et Marmée Noir qui servent à la définir. Un rapprochement qu’on ne fait pas forcément mais qui, présenté comme ça, est effectivement assez saisissant. L’analogie avec les cartes de tarot aussi même si c’est un peu plus tiré par les cheveux. Sur le début, ça a tendance à répéter un peu ce qui a été dit par avant (normal quand on est le 13ème essai), il en ressort néanmoins encore quelques belles formulations comme la suivante, qui recoupe ce qu’il se disait dans l’essai précédent d’ailleurs :
Edward is the personifcation of Anita’s control. And yet, he’s Death. And death’s this necromancer girl’s best friend.
Showing the Scars de Jacob Clifton
Où il est question des règles qui gèrent les choses. Qu’il s’agisse de celles avec lesquelles LKH a construit sa vie depuis sa plus tendre enfance sans forcement ce conformer à ce que la société attendait d’elle mais celles lui permettant de trouver sa voie et son équilibre. Ou qu’il s’agisse de celles qu’elle a réinventées pour faire des Anita Blake une œuvre novatrice à ses débuts et toujours au top de nos jours ; en partie en brouillant les pistes et en dotant l’héroïne de pouvoirs qui sont généralement l’apanage des monstres dans la littérature classique. Mais aussi en revisitant ses relations parfois très complexes avec les hommes qui l’entourent.
In the last three generations alone we have experienced extreme gender oppression and extreme sexual freedom, resulting in a great deal of confusion and pain. I believe the vampire/animal/woman triumvirate in current fction is an expression of our collective attempts to resolve these contradictions.
Note en passant : le premier Anita que Clifton a lu est « Danse Macabre« . Le pauvre ! Il a du en tomber de sa chaise. On comprend mieux pourquoi il assimile tout le sexe des livres avec une tentative de reproduction de la vie sexuelle des bêtes sur papier (s’appuyant sur les études de biologie de LKH pour étayer).
Contrairement à ce que le titre pouvait laisser imaginer, il ne s’agit pas d’un recueil uniquement sur l’ardeur et le sexe dans les Anita. Heureusement d’ailleurs. Au contraire chaque auteur s’est intéressé à un aspect bien spécifique de ce qui a fait et rend les Anita si unique dans le monde de l’Urban Fantasy et du thriller paranormal. La plupart d’entre eux apportent un regard nouveau sur la série qui éclairent à la fois le lecteur qui pourrait s’être simplement laissé porter par les histoires sans aller chercher plus loin mais éclairent aussi Laurell elle-même sur ce que son subconscient laisse transparaître sur le papier. A de rares exceptions, tous ont visiblement bien fait leur travail, voire même sont fans et ça se sent -et surtout ça aide pour mettent dans le mille. Bien-sûr certaines affirmations sont discutables et sont d’ailleurs discutées par LKH elle-même dans les introductions de chaque essai, et on comprend mieux la nécessité de son implication dans le projet. Outre les anecdotes sur sa vie dont les fans sont toujours friands, elle laisse parfaitement transparaitre si oui ou non elle est d’accord avec ce que dit l’essayiste. Ce genre de livre est rare parce que Laurell K Hamilton est comme son héroïne, elle aime tout contrôler. Qu’elle ait autorisé celui-là est une bonne chose pour ceux qui souhaitent élargir leur perception de la série Anita Blake. A lire donc… si vous êtes anglophones.
5 comments
Préambule
Bienvenue ici,
un certain nombre de posts sont actuellement hors ligne. Ce blog a plus de 20 ans maintenant et, au fil du temps, des liens se sont cassés, des images hébergées ailleurs ont disparu, le grand Internet a bougé, ma vie aussi, et en plus, je suis devenue correctrice entretemps. C'est dire si, aujourd'hui, ce blog a besoin d'un grand nettoyage de printemps.
Même si je ne poste plus autant qu'avant, c'est un lieu précieux pour moi.
En septembre 2024, j'ai refait la déco. Viendra ensuite la mise à jour du contenu. Un travail long et fastidieux puisque j'ai accumulé près de 2800 posts. Je donnerai la priorité aux avis, puis le reste suivra petit à petit.
Bonne visite !
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Je l’ai enfin reçu, grâce au volcan : il est partit des USA et est arrivé jusqu’à chez moi en passant par la Nouvelle-Zélande…
Bonne lecture alors 😉
Très bon ce bouquin, beaucoup d’analyses sonnent juste, d’autres sont plus longues et un peu trop fouillis surtout la toute dernière que je n’ai même pas lue jusqu’au bout tellement elle me gonflait…
En tout cas avec Laurell qui a repris la main sur le livre, la pauvre Leah Wilson, instigatrice de l’idée, disparaît complètement…
Des préférés ?
J’aime beaucoup Bon rapports pour l’humour et le vocabulaire que j’ai pu y apprendre (c’est vrai qu’ils n’ont pas de joli mots), Girls gone wild est une analyse très fine avec un superbe parallèle sur Britney Spears et Ambigous Anita car très bien mené.