Avis : Avatar de James Cameron
ou plutôt devrais-je dire : Avatar IMAX 3D The Experience vu que j’ai eu la chance de le voir dans la seule salle IMAX 3D qui le passe en France ie le Gaumont de Marne-la-Vallée. Tout ça en VO bien sûr. Autant dire que l’excitation était à son comble hier soir. Réservation des billets effectués le mardi matin pour la séance de 20 h 30 le mercredi soir. Inutile de préciser que la salle était pleine à craquer et qu’il était conseillé de se pointer à 19 h pour être sûr de pouvoir choisir sa place tranquille (bon, en arrivant à 19 h 30, ça aurait été bon aussi cela dit, mais j’avais un bon livre). En tout cas, j’étais super bien placés, au milieu, dans l’axe face à un écran gigantesque.
Alors, pourquoi se casser la tête à aller chez Mickey alors qu’il y a quelques salles qui passent le film en 3D VO dans Paris ? Il y a des pages et des pages de discussions sur Internet à ce sujet et c’est d’ailleurs un tel casse-tête que je ne vais même pas rentrer dans les détails, mais pour faire simple, c’est une histoire de ratio et de taille d’écran. Cameron a tourné avec une caméra maison qui crache du 1.85 1.78. Une salle normale fait dans le 2.39, ce qui veut dire que les gens allant le voir en 2D manqueront une grande partie de l’image au final. En 3D, on est en 1.78. (Pour vous rendre compte des ratios, je vous renvoie sur Wikipedia, il y a de jolis dessins et là aussi en passant.) Donc en 3D, on a une meilleure occupation de l’espace à condition d’être dans une salle qui projette effectivement Avatar en 3D en 1.78, ce qui ne sera pas forcément le cas, la plupart étant plutôt en 2.39. L’écran IMAX 3D, lui, paraît plus « carré » (« paraît » parce qu’en fait, ça fait du 1.73) sauf qu’il fait 26 mètres de large sur 15 de haut… l’image occupe vraiment tout le champ de vision et côté immersion, ceux qui ont déjà vu Avatar savent que ça ne peut être que le pied. Après, il y aura toujours les grands débats sur IMAX 3D, c’est vieux, les lunettes sont mauvaises, j’ai une poutre dans mon œil, etc… Je ne serais pas contre une test comparatif assuré par ma personne pour vérifier 😀
Maintenant que je vous ai bien barbés avec le pourquoi du comment, voici mon petit avis sur le film (quand même). Déjà, je me suis mise en mode igloo quand on a commencé à trop en parler : plus de lectures sur le sujet, slalom entre les reportages à la télé, j’ai snobé tous les avis sur les blogs amis et les avis des amis tout court aussi d’ailleurs. De toute façon, à partir de la deuxième bande annonce, mes a priori positifs étaient dangereusement gonflés à bloc (d’un autre coté, j’ai rarement été déçue par les films de Cameron, mais c’est vrai que je n’ai pas vu Piranha 2 :O) ). Résultat : j’en suis toute retournée depuis hier, je rêve de le revoir, j’ai médité dans le RER du retour, j’en ai rêvé cette nuit et j’ai failli me lever à 6 h du mat’ pour écrire mon avis parce que je n’arrivais pas à dormir. La dernière fois qu’un film m’a mis dans cet état c’était Avalon mais curieusement, ici, il ne s’agit pas de la partie réflexion post-film qui me tient en éveil, mais plutôt la charge émotionnelle délivrée par le film. Je vais commencer par sortir l’éléphant du frigo en parlant du scénario qui, pour certains, est tellement bateau qu’ils ont trouvé le film nul. Alors oui, le scénario n’est pas le summum de l’originalité sur le papier. Cameron a dit lui même qu’il avait pensé à La Forêt d’émeraude (auquel je n’avais pas pensé, mais effectivement, c’est tout à fait ça) et Danse avec les loups. Il y a un certain nombre de passages obligés dans le film qu’on voit venir de très très loin. Mais est-ce que ça suffit à descendre le film ? À mon avis non, sinon j’aurais arrêté de lire de l’Urban Fantasy il y a un moment (vous savez une nana qui n’en veut, une histoire d’amour triangulaire et un choix impossible…). Ici, c’est pareil. L’histoire est connue, mais tout est dans la façon de la raconter. C’est là que je dis « chapeau » parce que je suis rentrée dedans à 200 %, j’ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises, soit parce que c’était trop beau, soit parce que c’était trop triste ; j’ai été dégouttée à d’autres moments par le déroulement de l’histoire même s’il ne pouvait en être autrement. J’ai eu l’impression que d’être immergée dans l’image comme ça a exacerbé mes réactions émotionnelles et je ne me souviens pas avoir autant vécu un film.
Visuellement, le film est la tuerie annoncée. J’ai retrouvé l’éblouissement que j’avais éprouvé au début d’Emissaries from the Dead avec la découverte de One One One et de ses habitants. Sauf que là, il s’agit de « vraies » images et pas de mon imagination qui travaille. Que ce soit de jour ou de nuit, au ras du sol ou dans les airs, Pandora est une planète sublime dont la conception a été très très bien pensée. Ça donne vraiment envie d’y croire et d’y aller un jour et de scintiller de concert dans le noir avec les êtres qui l’habitent pour se sentir à sa place dans ce monde coloré et lumineux. Quand un film arrive à me faire quitter le monde d’aujourd’hui pour me plonger dans un univers fabuleux comme celui-là, il a déjà fait le plus gros. La première heure (à vue de nez, je n’ai pas la moindre idée du temps écoulé, en fait, je n’ai pas vu passer une seule des 160 minutes du film) est de la pure magie avec l’apprentissage du mode de vie local et la visite des lieux. J’en vibre encore. Ça pourrait durer des heures comme ça sans me lasser jusqu’à ce que j’en connaisse les moindres recoins. Bien sûr, tout ça n’est pas fait pour durer, mais ça n’est pas une surprise, c’est un sentiment désagréable qui s’insinue doucement jusqu’au point de non retour.
En dehors de sa grande capacité à me toucher, le film est bien sûr une prouesse technique, mais on sait depuis quelques années déjà que Cameron aime bien se faire remarquer. Qu’est-ce qui est le plus remarquable dans tout ça ? L’immersion dans la 3D, j’en ai déjà parlée. On s’y habitue vraiment vite en plus, comme si tout était palpable sans l’être. C’est très intéressant comme sensation (c’était ma première expérience avec la 3D sur un long métrage (ie pas un doc), je ne l’avais pas encore précisé). Sans parler de la motion capture. C’est ce qu’il y a de plus saisissant, je dois dire. On oublie très rapidement qu’on a affaire à des avatar des acteurs, mais personnellement je n’ai jamais oublié qu’il y avait Sam Worthington derrière le grand bipède bleu. L’acteur m’a tapé dans l’œil dans Terminator 4, comme à beaucoup de monde d’ailleurs, et j’ai eu l’occasion de voir d’autres films avec lui ainsi que des interviews depuis, du coup, pas mal de ses mimiques me sont familières et on les retrouve vraiment, même quand ça n’est pas lui, des petits mouvements de bouche, des plissement d’yeux qui sont typiquement lui. C’était assez fascinant à regarder, j’avoue. Un soucis du détail comme celui-là donne l’impression d’avoir de vrais acteurs sur l’écran et pas seulement des reconstitutions numériques. Quand on voit des machins comme le Polar Express et A Christmas Carol, rien ne me donne moins envie de voir de la 3D, alors que là c’est net, c’est précis, ça fait vrai surtout les textures. Rien que pour ça, il est évident (j’aime bien dire évident, ça va faire grincer des dents les réfractaires) que Cameron a fait faire un bond en avant à la technologie du cinéma en montrant que l’acteur ne se perdrait pas forcément derrière son alter ego en 3D.
Et puis, le top du top qui fait envie dans Avatar bien sûr, ce sont ces magnifiques ventres plats, surtout en période de gavage aux chocolats 😀
Humm, j’ai déjà dit que j’étais sous le charme et que je voulais le revoir ? J’en pleure rien qu’à l’idée que la techno ne soit pas prête pour vivre l’expérience à la maison, mais ce film saura sans doute accélérer les choses. En tout cas, allez le voir au ciné en 3D parce que c’est une chose unique qui pour l’instant n’a pas de meilleur support de diffusion.
PS : Pour les curieux, les sous-titres sont globalement toujours bien placés en profondeur, sauf à un ou deux moments lors des enregistrements de Jack dans son « video-journal » où les sous-titres se retrouvent entre deux couches de la 3D.
3 comments
Préambule
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un certain nombre de posts sont actuellement hors ligne. Ce blog a plus de 20 ans maintenant et, au fil du temps, des liens se sont cassés, des images hébergées ailleurs ont disparu, le grand Internet a bougé, ma vie aussi, et en plus, je suis devenue correctrice entretemps. C'est dire si, aujourd'hui, ce blog a besoin d'un grand nettoyage de printemps.
Même si je ne poste plus autant qu'avant, c'est un lieu précieux pour moi.
En septembre 2024, j'ai refait la déco. Viendra ensuite la mise à jour du contenu. Un travail long et fastidieux puisque j'ai accumulé près de 2800 posts. Je donnerai la priorité aux avis, puis le reste suivra petit à petit.
Bonne visite !
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Magnifique critique, n’ayons pas peur des mots. J’ai effectivement trouvée l’histoire ultra bateau, mais descendre le film pour ça me paraît de mauvaise foi car ce n’est pas l’argument de l’oeuvre.
Je ne suis pas aussi enthousiaste que toi, mais j’ai quand même beaucoup aimé, enfin on en reparlera 😉
Bonnes fêtes à vous deux et à l’an prochain 🙂
Ben dis-donc quel enthousiasme ! Visiblement ça valait le coup de faire un peu de chemin, contente pour vous.
A la base c’est mon copain qui a voulu aller le voir, je ne l’ai suivi que par pure curiosité (parce que je suis très curieuse ^^)… et j’ai adoré !! Malgré la 3D qui m’a donné mal à la tête comme à chaque fois que je regarde un film en 3D.
Je vois que tu es en train de lire les liens du sang !! J’adore cette série ! J’espère que ça te plaira ! Vive Adam !