City of Darkness réalisé par Soi Cheang
Synopsis : Dans les années 80, le seul endroit de Hong Kong où la loi britannique ne s’appliquait pas était la redoutable citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et trafics en tous genres.
Fuyant le puissant boss des triades Mr. Big, le migrant clandestin Chan Lok-kwun se réfugie à Kowloon où il est pris sous la protection de Cyclone, chef de la citadelle. Avec les autres proscrits de son clan, ils devront faire face à l’invasion du gang de Mr. Big et protéger le refuge qu’est devenue pour eux la cité fortifiée. (Allociné)
Avis : Sur un coup de tête, j’ai sauté sur l’occasion de voir City of Darkness sur grand écran dans mon petit cinéma d’art et essai préféré. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un film venu de Hong Kong. Je ne vais pas en faire un avis ultra construit comme pourraient le faire mes camarades cinémasiens. Je n’ai pas non plus lu le manhua d’Andy Seto et/ou le livre de Yuyi, il n’y aura donc pas d’analyse comparative. J’y suis allée pour le fun, j’ai reconnu des noms et des têtes, j’étais contente de voir Sammo et j’ai passé un bon moment.
Je crois que je n’avais jamais vraiment compris ce qu’était cette citadelle de Kowloon avant la sortie de ce film. Pourtant, elle a laissé des traces dans le cinéma de HK, mais j’étais totalement passée à côté (ou alors, j’avais déjà migré vers la section Japon de Cinémasie). Pire, je suis quasi sûre d’avoir visité le parc de la citadelle en 2006. Sauf que le lien ne se fait qu’aujourd’hui.
Quelques mots sur les scènes de baston pour commencer, puisqu’il s’agit avant tout d’un film d’action. Je les ai trouvées percutantes, sans être trop douloureuses à regarder. C’est câblé, c’est bien filmé, les codes du genre sont respectés. Et puis, il y a les vieux de la vieille qui s’y collent. Ces gens ne semblent pas connaître les lumbagos, alors qu’ils sont bien plus âgés que moi. Je regrette par contre qu’il s’agisse d’une adaptation d’un manhua. Ça justifie que l’on bascule d’un coup dans un autre univers un peu plus cartoonesque et fantastique auquel j’adhère moins et qui, à mes yeux, gâche la grosse scène finale. Surtout que je n’ai pas du tout été séduite par le méchant ultime, sans trop en dire.
Cette histoire de jeune migrant qui va se réfugier dans la citadelle pour échapper aux triades fonctionne plutôt bien, même si on aurait pu douter de son originalité sur le papier et qu’il y a quelques longueurs. Il faut reconnaître que la reconstitution qui est faite de cette enclave est assez bluffante et lui donne littéralement le statut de personnage principal. Côté humains, je ne connaissais pas Raymond Lam, je le découvre avec ce film, mais je l’ai trouvé convaincant, physiquement efficace et très attachant dans le rôle de Chan Lok-kwun. Tous les personnages qui orbitent autour de lui gagnent progressivement en sympathie à son contact et l’ensemble finit par former une petite famille un peu particulière mais très bienveillante. Je ne m’attarde pas sur les personnages féminins, ils sont inconsistants au possible. En suivant le héros dans les ruelles sombres, on apprend à aimer la vie dans la citadelle, même si, perso, il y a tellement de tôles rouillées que j’aurais chopé le tétanos au bout de cinq minutes. La cerise sur le gâteau, c’est cette magnifique image de fin sur une chanson de Yoyo Sham qui donne l’impression d’avoir vécu de bons moments, tout en regardant un monde qui s’apprête à changer pour toujours. Le sentiment de nostalgie est saisissant. Il met en lumière ce qui restera après le générique : un film d’ambiance plein d’humanité, en plus d’être un au revoir à une ville qui a perdu de son âme en retombant dans le giron de la Chine Populaire.
À noter que la musique est de Kenji Kawai (merci le générique de fin pour l’info).
Préambule
Bienvenue ici,
un certain nombre de posts sont actuellement hors ligne. Ce blog a plus de 20 ans maintenant et, au fil du temps, des liens se sont cassés, des images hébergées ailleurs ont disparu, le grand Internet a bougé, ma vie aussi, et en plus, je suis devenue correctrice entretemps. C'est dire si, aujourd'hui, ce blog a besoin d'un grand nettoyage de printemps.
Même si je ne poste plus autant qu'avant, c'est un lieu précieux pour moi.
En septembre 2024, j'ai refait la déco. Viendra ensuite la mise à jour du contenu. Un travail long et fastidieux puisque j'ai accumulé près de 2800 posts. Je donnerai la priorité aux avis, puis le reste suivra petit à petit.
Bonne visite !
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