Point of No Return et Nina Simone
Avec ce post, j’inaugure une nouvelle catégorie sur ce blog. « Films et musiques » reviendra sur des découvertes musicales que j’ai faites au fil des années grâce à des films. Après tout, c’est un moyen comme un autre d’avoir des coups de cœur et, aujourd’hui, je pourrais sans doute faire de même avec les séries TV (d’ailleurs, ça a déjà donné lieu à quelques posts). Aujourd’hui, ce sera Point of No Return et Nina Simone.
Point of No Return/Nom de code : Nina pour ceux qui ne connaitraient pas, c’est le Nikita à la sauce américaine qui était sorti en 1993, soit 3 ans après l’original signé Luc Besson. À l’époque, j’avais donc 15 ans et déjà j’étais grande fan de Gabriel Byrne ; ce qui m’avait sans doute poussée à voir le film… plus d’une fois. Puis je ne l’ai plus revu jusqu’à aujourd’hui. Mon avis n’a guère changé entre temps. Comme souvent la copie est moins bonne que l’original. Bridget Fonda est loin d’avoir la folie d’Anne Parillaud. Elle est comme le reste du film : propre sur elle et mignonne avec le regard un peu vide. Le film est très aseptisé et c’est presque surprenant de voir la Nikita US (Maggie for Margaret) faire des remarques salaces de temps à autre. Même la célèbre scène de la baffe n’arrive pas à la cheville de la version française qui avait le mérite de prendre tout le monde par surprise. L’histoire est, quant à elle, une copie conforme. On change juste le lieu de l’action, mais pour le reste, c’est pareil mais en moins bien, même si je dois admettre que certaines scènes sont réussies. Ce qui m’avait déjà particulièrement choquée à l’époque par contre, c’est la mauvaise utilisation des effets sonores et de la musique par moments qui sont curieusement accentués ou coupés. Après, le thème principal n’est pas trop mal, mais c’est bien plat à côté de la musique d’Eric Serra.
Côté casting, on retrouve Gabriel Byrne dont le regard bleu donne beaucoup de charme à l’instructeur troublant qu’il interprète, mais on l’a connu bien meilleur ailleurs, en particulier chez les frères Coen. Bridget Fonda, petite fille, fille et nièce de (ah les grandes familles d’acteurs) et accessoirement femme de Danny Elfman, peine à donner de la profondeur à son personnage et son regard vacant donne vraiment l’impression d’assister au passage d’un courant d’air d’une oreille à l’autre. Heureusement, quand elle sourit ou pleure, on y croit un peu plus, mais quand elle est face à un acteur comme Byrne qui travaille les détails, la comparaison fait mal. À leurs côtés, ce sont de jeunes Dermot Mulroney, Miguel Ferrer, Anne Bancroft et Harvey Keitel (« Victor. Nettoyeur ») qui assurent les seconds rôles. Des noms connus qu’il paraît presque étrange de retrouver dans une production de ce type, car le film est loin d’être un chef d’œuvre. Je ne me souviens pas du tout de l’accueil qui lui a été réservé au moment de sa sortie, mais on ne peut que constater qu’il a non seulement vieilli, mais aussi qu’il n’avait pas vraiment les moyens de ses ambitions malgré un casting plutôt alléchant. D’un autre côté, difficile de se frotter à notre Nikita nationale.
Tout ça c’était avant la 1re série TV en 2001 et la 2ème en 2011 qui, honnêtement, s’en sort très très bien malgré toutes les réserves que j’ai pu avoir à son sujet au départ. Mais j’y reviendrai dans le bilan de fin de saison un peu plus tard.
Venons-en maintenant à la musique. C’est la chose qui n’était pas dans la version d’origine et qui est plutôt bien amenée avec cette scène assez touchante où Maggie explique son attachement sentimental à la musique de Nina Simone. En tout, il y a 5 titres présents dans le film :
- I want some sugar in my bowl (paroles)
- Feeling good (paroles)
- Here comes sun (paroles)
- Wild is the Wind (paroles)
- Black Is the Colour (Of My True Love’s Hair) (paroles)
Et ça a débouché sur un énorme coup de cœur.
Nina Simone, c’était une voix atypique et une chanteuse engagée pour les droits civiques qui aimait faire passer des messages dans ses chansons. Elle avait le talent pour chanter des choses sérieuses de manière enjouée ou avec humour (Work Song), des choses tristes avec un touche d’espoir dans la voix, et l’amour avec une certaine violence dans l’intonation. C’est aussi beaucoup de reprises auxquelles elle a su apporter sa touche personnelle (si je connais par cœur les paroles de Ne me quitte pas, c’est bien grâce à elle). Nina Simone me prend aux tripes autant qu’elle me fait chanter à tue-tête. Elle revient par périodes. Parfois juste les chansons qui ont un rythme rapide, parfois juste les chansons mélancoliques. Son répertoire est tellement varié qu’il y a toujours moyen de se composer une sélection en fonction de ses envies.
Ci-dessous une petite playlist des morceaux du film plus quelques favoris, beaucoup issus de Don’t Let me be Misunderstood qui est le premier CD dont j’ai fait l’acquisition et qui reste mon préféré.
2 comments
Préambule
Bienvenue ici,
un certain nombre de posts sont actuellement hors ligne. Ce blog a plus de 20 ans maintenant et, au fil du temps, des liens se sont cassés, des images hébergées ailleurs ont disparu, le grand Internet a bougé, ma vie aussi, et en plus, je suis devenue correctrice entretemps. C'est dire si, aujourd'hui, ce blog a besoin d'un grand nettoyage de printemps.
Même si je ne poste plus autant qu'avant, c'est un lieu précieux pour moi.
En septembre 2024, j'ai refait la déco. Viendra ensuite la mise à jour du contenu. Un travail long et fastidieux puisque j'ai accumulé près de 2800 posts. Je donnerai la priorité aux avis, puis le reste suivra petit à petit.
Bonne visite !
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Ahhhh. The Cleaner vs. The Wolf. <3 him.
I loved this movie. But I saw it MANY times before watching Nikita, so it was hard to really appreciate the original. Au moins j'ai bien compris que les americains font souvent des (plus ou moins) bonnes copies…
je savoure: « son regard vacant … passage d’un courant d’air d’une oreille à l’autre » !