Avis : True Blood Volume 1: All Together Now de Alan Ball, David Tischman, Mariah Huehner, David Messina

La première chose à savoir, c’est que ce comics est basé sur l’œuvre de Charlaine Harris mais qu’elle n’a pas travaillé dessus (d’ailleurs elle n’est pas faussement créditée sur la couverture). La deuxième chose à savoir c’est que All Together Now est un produit dérivé, estampillé HBO et IDW Publishing, de la série télévisée et pas des livres. Le résultat est tout à fait dans l’esprit de True Blood avec sexe, sang et violence. On retrouve tous les personnages de la série ainsi que les relations telles qu’elles y ont été établies. Par contre, la position de cette histoire dans la chronologie générale n’est pas très claire mais c’est au final sans grande importance. Le problème vient surtout du fait que ce qui marche à l’écran (si l’on met de côté la perte de vitesse qui se fait sentir depuis la saison 2) ne marche pas forcement sur le papier.

Pour résumer rapidement, l’histoire se déroule en huis-clos par une nuit pluvieuse au Merlotte’s. Sookie, Bill, Eric, Tara, Lafayette, Jason, Sam et quelques clients se retrouvent retenus en otages par une créature qui a un faux air de Docteur Octopus et qui leur rendra leur liberté en échange de leurs secrets les plus honteux. C’est un peu mince comme base ; l’idée derrière étant sans doute de multiplier les flashbacks afin d’approfondir les personnages. Ça partait donc d’une bonne intention mais le résultat est plat et inintéressant voire peu crédible pour certains des protagonistes. Rien n’arrive vraiment à stimuler une quelconque empathie chez le lecteur et les voir tous pleurnicher ou tenter de faire preuve de sympathie les uns envers les autres à chaque fois est tout simplement agaçant. Il est censé s’agir d’histoires honteuses mais le mot « honte » semble assez mal choisi puisqu’il s’agit plus de remords dans la plupart des cas. Ce qui donne la vive sensation d’être hors-sujet la majorité du temps. Le pire flashback étant sans doute celui de Jason qui ne colle pas du tout au personnage que l’on connait. La seule qui sort un peu du lot est celle du démon shaloop qui a le mérite d’introduire une part de mythologie intéressante.

Pour le reste, il se passe bien peu de choses en dehors de la narration des souvenirs de chacun. Quelques effusions de sang, quelques tentatives de rébellion, pas mal de parlotte qui ne mène à rien, le tout se concluant sur une fin plate. Vraiment il n’y a rien à sauver dans ce comics. Surtout si l’on est plus fan des livres que de la série, auquel cas ça donne encore plus l’impression de perdre son temps puisque True Blood a depuis longtemps pris son envol et ne se réfère à La Communauté du Sud que pour en suivre vaguement les très grandes lignes.

L’autre catastrophe c’est bien sûr le dessin de David Messina, visiblement produit en partie sur ordinateur pour pouvoir ajouter des effets de mouvements assez moches. Les quelques extraits sont là pour témoigner que le chara-design n’est guère mieux. Il s’agit apparemment d’une tentative de reproduction des visages des acteurs avec une maitrise du crayon très aléatoire et des contours trop appuyés. Autant certaines planches sont réussies, autant d’autres agressent violemment les yeux. Il aurait sans doute mieux valu repartir de zéro pour tenter d’uniformiser un peu tout ça et ne pas donner l’impression d’avoir à faire à 10 Sookie différentes au sein d’un tome de 160 pages. Pour le coup, les dessins fournis par Federica Manfredi pour certains flashbacks sont plus agréables à l’oeil et un poil plus maitrisés. Heureusement dans un cas comme dans l’autre, les proportions sont plutôt bien respectées, ce qui n’est pas forcément toujours le cas (cf Homecoming par exemple). Quoiqu’il en soit, True Blood version comics n’est pas un réel moment de plaisir et même si la suite est amorcée dès la dernière planche, ça ne donne franchement pas envie de poursuivre.

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